Qu’est-ce que la réduction mammaire ?
La réduction mammaire permet de réduire les seins trop lourds, avec un excès de glandes mammaires associé ou non à un excès de graisse.
« Lorsque le volume retiré à la patiente est d’au moins 300 g par sein, on parle alors de réduction mammaire », précise le chirurgien. Lorsque le chirurgien retire moins de 300g, la chirurgie n’est plus réparatrice, mais on parle de chirurgie esthétique et de lifting mammaire ou de mastopexie. Le traitement dans ce cas n’est pas pris en charge par la sécurité sociale.
Qu’est-ce que l’hypertrophie mammaire ?
L’hypertrophie mammaire est souvent associée à un affaissement des seins, connu sous le nom de ptose mammaire. Un lifting mammaire est ensuite réalisé pour remonter les seins et rééquilibrer la posture tout en les réduisant.
Les différentes techniques chirurgicales de réduction mammaire
Trois principales techniques chirurgicales de réduction mammaire sont utilisées en fonction du volume de sein à retirer :
Incision simple
Si le sein est petit, sans ptose associée : une simple incision autour de l’aréole est suffisante, c’est ce que l’on appelle un « round block ».
Incision double, périaréolaire et verticale
Si le sein est de volume moyen, avec une ptose légère, deux incisions sont indispensables : L’une est faite autour de l’aréole, tandis que l’autre est verticale et réalisée entre le mamelon et la partie inférieure du sein;
Incision triple en T inversé
Si le sein est gros et associé à une ptose importante, trois incisions s’avèrent nécessaires : une péri-aréolaire, une verticale et une sous le sein. L’incision sous le sein est dissimulée dans le sillon sous mammaire. La cicatrice prend la forme de T inversé.
La glande mammaire réséquée lors de la chirurgie est systématiquement envoyée eu laboratoire d’anatomopathologie pour une pesée et une analyse précise.
Quelles conditions doivent être réunies pour une réduction mammaire ?
Maux de dos : elles souffrent de maux de dos dus au poids de leurs seins, ou de douleurs au cou ou aux épaules ;
Difficulté à s’habiller : notamment pour trouver des sous-vêtements qui leur vont sans comprimer les seins et parfois un inconfort lors de certaines activités quotidiennes ;
Complexe esthétique : Même chez les jeunes femmes, les gros seins peuvent s’affaisser et entraîner de graves complexes. Il n’est pas toujours facile d’assumer une grosse poitrine et l’intérêt que cela peut susciter.
Chez les femmes plus jeunes, il est important d’attendre que le développement des seins soit terminé, c’est-à-dire vers l’âge de 18 ans, avant de vouloir réduire les seins.
Réduction mammaire : comment se déroule l’opération ?
La ptose mammaire est toujours réalisée sous anesthésie générale et est généralement réalisée en ambulatoire. « Parfois, on préconise une nuit d’hospitalisation lorsque la réduction est particulièrement importante, ou si la patiente habite loin de l’endroit où elle va se faire opérer », note le chirurgien.
L’intervention chirurgicale dure de 2 à 2h 30 minutes, selon la technique chirurgicale utilisée.
Quels sont les risques associés à une réduction mammaire ?
Les risques ou complications opératoires sont relativement rares, mais doivent être mentionnés par le praticien lors d’un rendez-vous préalable. Voici en quelques lignes les principales complications :
Retard de cicatrisation, lorsque la cicatrice au fond du T s’ouvre légèrement », explique le chirurgien.
Dans 1 à 2 % des cas, un hématome peut se former : saignement au niveau du sein, provoquant un gonflement important. « La patiente doit alors retourner en salle d’opération pour que le saignement puisse être arrêté », a déclaré le Dr Delobaux.
La cytostéatonécrose est une complication possible : une partie du sein meurt, se décompose et forme un kyste, qui doit ensuite être drainé.
Contre-indication à la réduction mammaire
La chirurgie de réduction mammaire a plusieurs contre-indications.
« Une mammographie doit d’abord être réalisée pour écarter toute anomalie, notamment un cancer du sein », insiste le Dr Delobaux. Voici donc les contre-indications les plus courantes :
Le tabac
Le tabac est l’une des contre-indications à la réduction mammaire : « Les femmes fumeuses ont un risque beaucoup plus élevé de complications et de problèmes de cicatrisation », explique le chirurgien, qui refuse d’opérer les patientes tabagiques. Le chirurgien exige le sevrage tabagique au moins 8 semaines avant l’intervention chirurgicale et 8 semaines après la chirurgie.
L’obésité
L’obésité augmente également le risque de complications. Les femmes ayant un IMC (indice de masse corporel) supérieur à 30 doivent perdre du poids avant la chirurgie de réduction mammaire.
Les antécédents d’embolie pulmonaire
Un antécédent d’embolie pulmonaire ou de phlébite est également une contre-indication à cette intervention.
Suivi et comportement après la réduction mammaire
La cicatrisation prend deux à 3 semaines, et les patientes doivent porter un soutien-gorge de contention jour et nuit pendant un mois. La douleur postopératoire est modérée et généralement soulagée par les antalgiques conventionnels. Selon la situation, une période de récupération d’une à trois semaines sera observée.
Les patients peuvent reprendre l’exercice sportif après 4 à 6 semaines.
Les cicatrices doivent recevoir une protection solaire pendant au moins un an. « Tant que les cicatrices sont roses, il faut absolument les protéger du soleil, sinon elles bruniront et seront toujours plus foncées que la peau », insiste le docteur Delobaux. Il faut donc patienter que les cicatrices blanchissent avant de les exposer au soleil.
Après la chirurgie, les seins seront initialement hauts et ronds, prendront environ trois à six mois pour développer leur forme finale.
« Il est important de préciser que si la structure du sein peut être altérée par la réduction mammaire, cela n’affectera en rien le suivi du cancer du sein », rassure le chirurgien.
Comment faut-il se comporter après une réduction mammaire ?
Les patientes doivent porter un soutien-gorge de contention jour et nuit pendant un mois.
Les patientes vont pouvoir reprendre les activités sportives après 4 à 6 semaines.
La réduction mammaire laisse-t-elle des cicatrices visibles?
Si la réduction mammaire améliore et équilibre les contours, l’intervention laisse une cicatrice plus ou moins visible. Le chirurgien doit faire une incision en « T » inversé pour retirer du tissu. Chez les patientes qui guérissent facilement, les cicatrices laissées par la chirurgie étaient moins visibles. Dans d’autres conditions plus difficiles à guérir, les traces sont permanentes et peuvent rendre certaines femmes mal à l’aise dans un contexte de nudité.
Tarifs
En cas d’hypertrophie mammaire proprement dite, un minimum de 300 grammes par sein était retiré, et l’hospitalisation et l’admission au bloc étaient prises en charge par la Sécurité sociale. Lorsque l’intervention est pratiquée par un chirurgien libéral, ses frais, ainsi que ceux de l’anesthésiste, ne sont pas remboursés, allant de 2500 à 4000 euros.
Conditions pour se faire rembourser et prise en charge
Les accords d’entraide complémentaire peuvent couvrir une partie de ces coûts, voire la totalité.
En revanche, lorsqu’une intervention est réalisée en milieu hospitalier, les frais du chirurgien et de l’anesthésiste étant pris en charge par l’hôpital, ils sont intégralement remboursés par la sécurité sociale. Cependant, il y a un long délai avant d’obtenir un rendez-vous en milieu hospitalier.
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Vous avez des questions? N’hésitez pas à contacter le Dr Delobaux.
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