La liposuccion est la procédure de chirurgie esthétique la plus pratiquée au monde. Au-delà des bénéfices esthétiques apportés, des recherches récentes suggèrent que ses avantages vont au-delà et qu’elle pourrait avoir un impact sur la santé métabolique. À ce jour, plusieurs études ont montré les impacts positifs de la liposuccion sur le métabolisme humain.
Perte de tissu adipeux, amélioration de la sensibilité à l’insuline, de l’équilibre inflammatoire, des facteurs de risques cardio-vasculaires et du syndrome métabolique sont les principaux bénéfices qui peuvent être apportés par cette intervention de chirurgie esthétique.
Décryptage.
La liposuccion : Au-delà de la dimension esthétique
Mise au point au milieu du XXe siècle, la liposuccion est rapidement devenue l’une des interventions chirurgicales esthétiques les plus demandées dans le monde. Elle est principalement connue pour éliminer les excès de graisse tenaces et sculpter le corps afin de lui donner une silhouette plus harmonieuse. Cependant, à mesure que nous approfondissons notre compréhension du tissu adipeux et de ses influences systémiques, nous commençons à reconnaître le potentiel de la liposuccion à influencer positivement la santé métabolique, au-delà d’une simple perte de poids.
Bénéfices de la liposuccion sur le diabète de type 2
Le diabète de type 2 est une maladie chronique souvent liée à l’obésité. Le tissu adipeux viscéral sécrète des substances inflammatoires qui altèrent la sensibilité à l’insuline et conduisent au diabète.
De récentes étude affirment que « la liposuccion, en réduisant l’excès de tissu adipeux dans la région abdominale, peut améliorer la sensibilité à l’insuline et aider à contrôler la glycémie chez les patients atteints de diabète de type 2« .
Impacts de la lipoaspiration sur le diabète II chez les personnes obèses et en surpoids
Le tissu adipeux est un tissu métaboliquement actif. Vingt-deux études portant sur 493 participants ont démontré que la sensibilité à l’insuline s’est améliorée progressivement suite à une liposuccion. Une réduction maximale de l’insuline à jeun et de l’évaluation du modèle homéostatique de la résistance à l’insuline de 17 pmol/L et de 1 point, respectivement, au 180e jour postopératoire a été constatée.
Les bénéfices métaboliques maximaux se manifestent par une réduction de 2 unités de l’indice de masse corporelle, de 3 kg de masse grasse, de 5 cm de tour de taille, de 0,25 mmol/L de cholestérol total et de 3,5 mmHg de pression artérielle systolique et diastolique, observés au 50e jour, mais suivis d’un retour aux niveaux préopératoires au 180e jour.
Ces études ont montré que la liposuccion pourrait être une méthode viable pour améliorer le profil métabolique par la perte immédiate de tissu adipeux.
Toutefois, l’augmentation immédiate de la proportion de tissu adipeux viscéral par rapport au tissu adipeux sous-cutané induite par la liposuccion pourrait être préjudiciable au métabolisme. En effet, une proportion élevée de tissu adipeux viscéral par rapport au tissu adipeux sous-cutané est associée à des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire.
Toutefois, cet effet néfaste est généralement compensé par l’activité physique. En effet, l’entraînement physique chronique induit des adaptations physiologiques qui favorisent l’oxydation des lipides pendant l’exercice et améliorent la sensibilité à l’insuline et l’équilibre inflammatoire. Il améliore également la distribution du tissu adipeux et augmente la dépense énergétique totale, entraînant une réduction de la graisse abdominale, en particulier de la graisse viscérale, chez les personnes en surpoids ou obèses.
Conclusion
Ainsi, la liposuccion associée à l’exercice physique semble affecter directement le métabolisme. On peut alors suggérer que l’entraînement physique associé à la liposuccion pourrait atténuer ou même bloquer l’éventuel dépôt compensatoire de graisse dans des dépôts intacts ou la repousse de la masse graisseuse. Ces deux actions combinées pourraient alors exercer un effet additif ou même synergique sur l’amélioration de la sensibilité à l’insuline et de l’équilibre inflammatoire, ce qui se traduirait par une amélioration des facteurs de risque cardiovasculaire.
En conclusion, on peut suggérer que la liposuccion et l’exercice physique sont des stratégies sûres et efficaces pour la perte de graisse qui pourraient être associées à de meilleurs résultats, que ce soit à des fins esthétiques ou pour le traitement des troubles métaboliques.
Liposuccion et syndrome métabolique
Le syndrome métabolique est un ensemble d’affections parmi lesquelles on retrouve l’hypertension artérielle, l’hyperglycémie, l’excès de graisse autour de la taille et un taux de cholestérol anormal. Lorsque ces conditions sont réunies sur le long terme, elles augmentent considérablement le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de diabète de type 2.
Selon une étude du Journal of the American Medical Association, « des preuves émergentes suggèrent que la liposuccion peut contribuer à atténuer les paramètres du syndrome métabolique, ce qui constitue un outil thérapeutique potentiel dans l’arsenal de lutte contre cette maladie ».
En effet, en réduisant la masse graisseuse abdominale et en améliorant la sensibilité à l’insuline, la lipoaspiration pourrait aider les personnes souffrant de syndrome métabolique, notamment lorsque ces dernières pratiquent une activité physique régulière. Bien que ces résultats préliminaires soient prometteurs, il est essentiel de reconnaître que des recherches plus complètes sont nécessaires.
Conclusion :
Si le rôle premier de la liposuccion reste l’amélioration esthétique, son impact potentiel sur la santé métabolique ne peut être sous-estimé. Il est essentiel de considérer que si la liposuccion peut contribuer à la santé métabolique, elle ne remplace pas un mode de vie et un régime alimentaire sains, ni les méthodes de traitement traditionnelles.
Les effets métaboliques de cette procédure sont encore étudiés à ce jour et il est probable que nous assistions à une approche plus holistique de son utilisation et de ses applications potentielles dans les années à venir. Les implications pourraient être considérables, offrant de nouvelles voies thérapeutiques et de meilleurs résultats pour les patients.
Sources :
Metabolic changes after surgical fat removal: A dose–response meta-analysis dans Journal of Plastic, Reconstructive & Aesthetic Surgery, Volume 78, March 2023, Pages 33-34
Metabolic Benefits of Large Volume Liposuction in Prediabetic Patients; A Prospective Clinical Trial
